Montréal, ses banlieues et la propagation du « virus de la corruption »

2016-09-14-08-29-17

En février 2014, j’ai eu le plaisir de participer à une journée d’étude et de réflexion organisée par le Centre de recherches interdisciplinaires en études montréalaises (CRIEM) sur la corruption à Montréal. L’exercice était merveilleusement interdisciplinaire, mêlant philosophes, historiens, politologues et spécialistes des politiques publiques et de l’administration, et a donné lieu à d’excellents échanges. Ajoutons que plusieurs élus étaient dans l’assistance et participèrent aux discussions.

Plusieurs des interventions de la journée, et quelques ajouts d’auteurs qui n’y étaient pas, ont récemment été rassemblées dans un petit ouvrage paru chez Leméac et intitulé Corruption. Montréal et ses démons. L’ouvrage est dirigé par Pascal Brissette et Mathieu Lapointe et offre différents points de vue sur cette problématique urbaine.

J’y signe un texte intitulé « Montréal, ses banlieues et la propagation du « virus de la corruption ». En voici un bref aperçu:

Le 12 novembre 2012, le maire de Westmount, Peter Trent, publiait dans les pages du Devoir un texte intitulé « Dix ans après les regroupements municipaux – La fusion a propagé le virus de la corruption ». Il y synthétise admirablement le point de vue des banlieues sur la problématique de la corruption et de la collusion à Montréal. Trent y parle du « penchant de Montréal pour la corruption », du fait que les « méthodes, l’administration et la moralité de l’ancienne ville de Montréal » seraient devenues la norme sur l’île après les fusions. Il reconnaît bien que corruption et collusion existent en périphérie, mais elles n’y ont pas de « base massive » sur laquelle s’appuyer et perdurer. Au contraire, avec les regroupements municipaux de 2002, la « corruption s’est diffusée à partir d’une source bien enracinée ». Sans nécessairement le savoir, le maire Trent fait écho à des discours qui datent de plus d’un siècle.

Je propose ici de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, d’adopter une perspective historique pour réfléchir au contexte dans lequel cet enracinement de la corruption aurait eu lieu. Je me pencherai donc d’abord sur le tournant du 20e siècle, une période particulièrement tumultueuse dans l’histoire politique de la métropole, et au rôle pour le moins ambivalent des banlieues montréalaises dans les efforts qui sont faits à l’époque pour assainir les mœurs politiques municipales. J’examinerai ensuite de plus près les discours que tiennent alors les élus suburbains sur la ville centrale et les pratiques qu’ils adoptent dans leur municipalité durant la première moitié du 20e siècle pour offrir un contre-exemple à ce « penchant de Montréal pour la corruption » dont parle Trent. En regardant ainsi en arrière, mon but est à la fois de relativiser les critiques suburbaines qui sont faites, encore aujourd’hui, à l’endroit de la ville centrale et de mettre en relief certain des défis qui attendent, et qui attendront probablement toujours, ceux qui veulent assainir ses mœurs politiques.

 

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