
Toujours heureux, spécialement au coeur de la pandémie actuelle, d’annoncer le dépôt final d’un mémoire de maîtrise, surtout que celui-ci ne manque pas de pertinence sociale. Dans « Des Québécois comme les autres »? Les communautés culturelles dans le projet politique et national du Parti québécois (1968-1981), Jérémie Rose se penche sur les discours et les pratiques relatives aux « communautés culturelles » du parti politique qui se présentera comme le principal véhicule du nationalisme québécois à partir de sa création à la fin des années 1960. Cette étude permet de constater à quel point les rapports du Parti québécois et des gouvernements qu’il a formés avec ceux qu’on appellera les « Néo-Québécois » sont complexes et soumis aux aléas de la joute politique. En voici le résumé:
Formation politique emblématique de l’histoire québécoise et encore très active sur la scène politique provinciale, le Parti québécois attire de plus en plus l’attention des historiens, qui s’attellent à démêler le mythe et la réalité l’entourant. Néanmoins, l’étude des rapports entre les péquistes et les citoyens d’origine immigrante demeure une dimension encore peu explorée de l’historiographie, ce qui est étonnant considérant l’impact qu’ont eu les mots amers et maladroits prononcés par Jacques Parizeau en 1995 sur le « vote ethnique ». Cela peut également surprendre compte tenu de la récente recrudescence dans les débats publics de l’enjeu de l’intégration, surtout depuis l’épisode de la Commission Bouchard-Taylor en 2007-2008. Mon analyse se concentre sur les efforts faits par le parti afin de favoriser un contact avec les minorités, notamment lors des élections et de l’adoption de lois touchant les sujets de la langue, la culture et l’immigration. Au terme de ma recherche, il m’est possible de constater que, malgré des efforts considérables, le Parti québécois ne parvient pas à rallier les membres des minorités culturelles à son projet politique. Cet échec s’explique surtout par l’incompatibilité de conceptions bien différentes de l’intégration. Alors que le Parti québécois met de l’avant un modèle centré sur la convergence vers la culture francophone, les Néo-Québécois penchent plutôt vers la reconnaissance et le respect d’une pluralité québécoise qui se rapproche plus du multiculturalisme promu à l’échelle fédérale.