
Source: ARCHIVES LA TRIBUNE, CLAUDE POULIN
Je ne peux pas dire que je connaissais personnellement Jean-Pierre Kesteman, même si nous nous sommes rencontrés à plusieurs occasions dans le cadre d’activités organisées par la Société d’histoire de Sherbrooke. Je n’ai pas non plus eu le plaisir de travailler avec lui au département d’histoire de l’Université de Sherbrooke, où il a enseigné de 1968 à 2003. Pourtant, comme historien, il est rapidement devenu pour moi une présence majeure. Il est une figure incontournable dans les cours que j’enseigne en histoire urbaine, dans les articles que j’écris ou dans les mémoires que préparent certains de mes étudiants.
Dans La Tribune, mon collègue du conseil d’administration de la Société d’histoire de Sherbrooke, Jean Therriault, décrivait Jean-Pierre Kesteman comme le « défricheur de l’histoire de Sherbrooke ». J’irais plus loin. Il n’a pas seulement défriché le terrain. Il en a dressé le cadastre, y a tracé, pavé et éclairé les rues, posé les principales infrastructures et a contribué significativement à sa planification et à son aménagement (on me pardonnera la métaphore municipale).
Quiconque parcourra ses nombreux écrits réalisera que, de sa grande synthèse en quatre tomes aux nombreuses d’études plus pointues qu’il a produites, il n’y a pas beaucoup de pans de l’histoire de Sherbrooke qu’il n’a pas abordés d’une façon ou d’une autre. Et cette œuvre, elle est doublement extraordinaire quand on considère qu’elle est le fruit de la curiosité d’un historien belge de l’Antiquité qui désirait mieux connaître la ville qui allait devenir son milieu d’adoption. C’est ce qui fait de lui, sans contredit et pour citer Michel Harnois, « l’historien avec un grand H » de Sherbrooke.
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