Une rentrée plus chargée que prévue et une mauvaise grippe m’ont amené à négliger plus que de raison mon blogue. Avec ce billet, il reprend vie pour cette année académique 2014-2015 qui, coupures budgétaires récurrentes aidant, s’annonce morose. J’ai tout de même le plaisir d’y annoncer que je participerai cette semaine au colloque « Mobilisations politiques et prises de parole citoyenne au Québec et au Canada » qui se tiendra à l’Université du Québec à Montréal et qui fait suite à celui organisé, également à l’initiative du Political History Group / Groupe d’histoire politique, en 2011 à l’Université York sur le thème « Transformation : La construction de l’État, de la nation et de la citoyenneté dans un nouvel environnement« . J’y présenterai une communication dont voici l’introduction:
En mars 1912, le Devoir publie dans ses pages la lettre d’un dénommé Pierre Homier. Intitulé « La langue française et le commerce. Un petit examen de conscience », le texte dénonce l’indifférence des Canadiens français quant à la place de leur langue dans le commerce et l’industrie. Derrière le pseudonyme Pierre Homier se cache le jésuite Joseph-Papin Archambault, qui poursuivra l’entreprise dans les pages du Devoir jusqu’en juin 1913, puis, entre 1917 et 1922, dans celles de L’Action française. Dans le cadre de cette communication, mon intention est de revisiter ces textes et de m’attarder non seulement aux idées qui y sont articulées et transmises, mais également à la façon dont elles sont véhiculées. En d’autres mots, à quel type de prise de parole avons-nous affaire ? Quelle fonction joue le masque derrière lequel se cache le jésuite ? Comme j’espère le démontrer, derrière le pseudonyme Pierre Homier, Archambault est en mesure de se distinguer des discours et écrits sur la langue française de l’époque (incluant certains de ses propres textes). Il étudie la place de la langue française de manière presque anthropologique dans le quotidien de ses concitoyens et propose des solutions d’un grand pragmatisme pour corriger la situation. Quant au pseudonyme « Pierre Homier », il servira de moins en moins à protéger l’identité d’Archambault, qu’à libérer la parole de celui qui deviendra, quelques années plus tard, un féroce et sévère défenseur du catholicisme social.