Montréal 1642-1942: 20 février 1942

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La nuit du 20 février 1942, les fêtes du tricentenaire rompent, pour une nuit du moins, avec une programmation dominée par l’élément religieux pour se tourner vers des activités plus festives et qui ne déplairaient probablement pas au comité des fêtes du 375e. Effectivement, ce soir-là, il serait des milliers à se rendre sur les flancs du mont Royal, par un froid apparemment glacial, pour participer à une fête de nuit où les sports d’hiver sont à l’honneur. L’événement est organisé conjointement par la Chambre de commerce des jeunes de Montréal et le Park Toboggan and Ski Club. Le maire Raynault, qui prononce une courte allocution à cette occasion, rappelle que les « sports d’hiver créent, chez notre peuple, une mentalité plus apte à affronter les difficultés qui nous assaillent ».

La Patrie, le lendemain, offre une couverture limitée de l’événement (comme on peut le voir plus haut), mais pas des « difficultés » qui assaillent alors le Québec et, plus largement, les Alliés. En fait, l’édition du 21 février 1942 contient un très grand nombre de publicités et d’articles de propagande qui rappellent au lecteur que la guerre mondiale fait rage, que la menace est réelle et plus proche qu’on ne le pense, et que leur contribution est essentielle, qu’il s’agisse d’acheter des bons de la victoire ou de respecter les différentes mesures de rationnement en place.

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Si la première page a un petit quelque chose de triomphaliste, le reste du quotidien mise sur l’insécurité et l’incertitude comme le démontrent éloquemment cette publicité en faveur des bons de la victoire et ce court article qui soulève la possibilité d’une invasion de la province si les forces anglo-américaines devaient perdre la maîtrise des mers.

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Ces documents permettent de mieux comprendre, si cela était nécessaire, les réticences que manifestèrent plusieurs membres du comité des fêtes du tricentenaire à l’idée de poursuivre la préparation des célébrations après le déclenchement de la guerre. Si les grandes manifestations religieuses vues jusqu’ici ne jurent pas trop avec ce climat de guerre, ce n’est pas le cas de ces festivités nocturnes qui mêlent compétitions sportives de différents types, spectacles de patinage de fantaisie et feux d’artifice. Heureusement, elles se terminèrent par « une demande d’achats d’emprunts de la victoire ».

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